Le lait
Je tourne en rond, je ne suis pas efficace, je n'ai aucune inspiration et n'ai envie de rien. Enfin si, j'ai envie d'une chose, sûrement, mais je ne sais pas laquelle, ce qui fait que je tourne tourne comme un lait au tournant. Je ne suis plus bonne à rien, je suis fatiguée, je n'ai plus de goût je m'emmerde, je ne suis plus bonne à boire et je m'empêche de manger. Je devrais être dans les bras de Mon Champi, mais je sens que je dois prendre l'air avant...pas envie d'être désagréable avec lui... rien que l'idée d'être chez lui, sans aucun repère de mon quotidien si ce n'est mes clopes qui m'aspirent de plus en plus. Les poumons embrouillés, un verre à la main, vautrée sur le lit, à ne rien faire, ça ne me dit rien... la moquette, la petitesse de son logis sans fée ne m'inspirent guère. Attention, ne me faites pas dire ce que je ne pense pas... je suis juste là aujourd'hui, peu apte à être enfermée. J'ai besoin d'air, mais besoin de lui aussi. Donc voilà pourquoi je sors. Le lait s'évapore avant de tourner. Ca ira mieux après, quand j'aurai fait les magasins sans avoir rien acheté. Quand j'aurai vu les Demoiselles fraîches et sans cellulite qui talonnent la rue Ste Catherine, quand j'aurai vu les Etalons au regards charmeurs qui ne cherchent plus le mien. Car il ne charme plus. Quand j'aurai essayé deux trois habits dans lesquels je ne me sens que trop. Les elastiquent pètent, les boutons fuient face à ma graisse rebelle. Même les bijoux et le maquillage ne me disent rien. Je ne suis pas coquette car Soeur-Sourire et de retour. Allons donc faire les magasins pour se dégoûter un peu plus et laisser les oranges à leur agonie. La peau n'est que l'apparence d'un problème plus profond.
Certes cet article ne laissera personne à l'affût du prochain. Tant pis.